La naissance d’un bébé est un bouleversement intense. Entre bonheur absolu et tempêtes intérieures, les jeunes mamans traversent une véritable tornade émotionnelle. Comment expliquer ce mélange d’euphorie, de doutes et de fatigue extrême ?
Comment mieux vivre cette période charnière du post-partum ?
Plongeons ensemble dans l’univers des émotions maternelles post-accouchement.
Un ascenseur émotionnel après l’accouchement
Un chamboulement hormonal et psychologique
Dès les premières heures qui suivent l’accouchement, le corps de la jeune mère subit des changements brutaux. Les hormones de la grossesse chutent rapidement, laissant place à de nouvelles fluctuations.
L’oxytocine, souvent appelée « hormone de l’amour« , favorise l’attachement avec le bébé, tandis que la prolactine stimule la lactation. En parallèle, la diminution soudaine des œstrogènes et de la progestérone peut provoquer une instabilité émotionnelle.
Le mental, lui aussi, est mis à rude épreuve. L’excitation des premiers jours cède parfois la place à une grande vulnérabilité.
Baby blues : un passage très fréquent
Entre le troisième et le cinquième jour après l’accouchement, de nombreuses jeunes mamans ressentent une vague de tristesse inexpliquée. C’est le « baby blues ».
Les symptômes ?
- Pleurs soudains et passage du rire aux larmes,
- Sensation de vide,
- Irritabilité accrue,
- Fatigue intense,
- Doutes constants,
- Sensation que rien ne va,
- …
Rassurez-vous, ce passage est normal et temporaire. Il s’explique, en grande partie, par la chute hormonale et la fatigue accumulée. Cela s’estompe généralement en quelques jours.
Les premiers mois : entre amour et doutes
Une identité à redéfinir
Devenir mère, c’est embrasser un nouveau rôle. Mais cela ne se fait pas en un claquement de doigts. Certaines femmes ressentent un profond bouleversement identitaire. Elles oscillent entre l’envie d’être une mère parfaite, la peur de ne pas y arriver et la nostalgie de leur vie d’avant.
L’équilibre entre les différentes facettes de soi (femme, conjointe, amie, professionnelle) peut sembler difficile à retrouver. La culpabilité s’installe parfois, alimentée par les idéaux et injonctions sociétales.
On en parle peu, pourtant, aux yeux de la société, le statut de mère est spécial. Il implique de « lourdes responsabilités » et met la pression de la mère parfaite sur les jeunes mamans.
Par ailleurs, durant la grossesse, la future mère était parfois chouchoutée; en tout cas, regardée. A la naissance de son enfant, les choses changent. Bébé est au centre de toutes les attentions et la mère peut se sentir transparente. Peu de personnes sont attentives au bien-être de ces femmes. C’est bien différent dans d’autres cultures.
Et puis, le bébé n’étant plus in utéro, sa maman doit le « partager » alors qu’elle l’avait rien que pour elle pendant sa grossesse. Cela vous fait rire ? Pourtant, c’est une sensation parfois bien difficile à surmonter.
L’acceptation de ces changements est parfois complexe.
Je ne parle même pas des décisions à prendre : allaitement maternel ou artificiel, poussette ou écharpe, nounou ou crèche, … Bien sûr, chacun a son idée et la partage. La femme peut se sentir submergée. Cela contribue à la pression qu’elle peut percevoir en elle..
Une fatigue émotionnelle intense
Le manque de sommeil amplifie tout cela. Chaque réveil nocturne réduit un peu plus les réserves d’énergie. Le corps fatigué peine à gérer les fluctuations émotionnelles. Les nerfs sont à vif, l’irritabilité monte plus vite.
Ajoutons à cela la charge mentale (anticiper chaque besoin du bébé, organiser le quotidien, gérer les sollicitations extérieures ) et nous comprenons pourquoi les jeunes mamans peuvent ressentir un épuisement global.
Un ascenseur entre amour et doute
Face à ce petit être qui dépend entièrement d’elle, la jeune mère oscille entre des moments de fusion intense et des instants de grande solitude. Un sourire de son bébé fait fondre son cœur, mais un pleur inconsolable peut déclencher un tsunami et un sentiment d’impuissance désarmant.
Le doute s’installe facilement : « Suis-je à la hauteur ? », « Est-ce que je fais bien les choses ? ». Chaque geste devient une remise en question. Il est essentiel de se rappeler qu’il n’existe pas de « mère parfaite », seulement des mamans qui font de leur mieux.
Bref, le post partum est la recherche du nouvel équilibre de vie.
Des changements corporels rapides
Les changements du corps sont particulièrement rapides pendant la grossesse. Mais après la naissance, c’est carrément fulgurant. Le ventre est flasque et « vide », les yeux sont souvent cernés, les seins aussi sont différents. Dans une période de fragilité émotionnelle, la pilule a souvent du mal à passer. C’est encore plus complexe après une césarienne.
Si vous êtes une jeune maman : vous voyez, vous n’êtes pas la seule à vivre tout cela.
Si vous connaissez une jeune maman : vous comprenez mieux maintenant, ce qu’elle traverse ?
Comment mieux vivre ces montagnes russes émotionnelles ?
1. Accueillir ses émotions sans culpabiliser
Pleurer, être frustrée, ressentir de la lassitude… Tout cela est normal. Plus on accepte ces émotions sans se juger, plus elles circulent librement et s’apaisent.
2. Ne pas rester seule
L’isolement est un facteur aggravant. Parler de ses ressentis à un proche, à une sage-femme ou à un professionnel aide à relativiser et à se sentir comprise.
3. Prendre soin de soi
Ce n’est pas égoïste de penser à soi, surtout dans ces moments. Une pause méditation, une sortie en plein air, un quart d’heure de lecture, une sieste au soleil, … Chaque petit moment pour soi permet de recharger les batteries.
4. Pratiquer la sophrologie et la respiration
Les techniques de respiration et de relaxation permettent de retrouver du calme intérieur. Quelques minutes par jour suffisent pour diminuer le stress et favoriser un état d’apaisement. La sophrologie post natale vous apportera des outils qui seront utiles tout au long de votre vie.
5. Se détacher des injonctions
Chaque maman a son propre rythme et sa propre manière de faire. Il est essentiel d’écouter son intuition plutôt que de se comparer aux autres.
6. L’hypnose pour reprendre le dessus
L’hypnose post natale peut vous aider à lâcher les peurs et aller de l’avant. Quelques séances suffisent pour retrouver l’apaisement et la confiance en vous.
Idées pour les proches des jeunes mamans
Vous avez une jeune mère dans votre entourage ? Vous aimeriez l’aider et vous ne savez pas quoi faire ? Voici quelques idées qui sortent des classiques cadeaux de naissance !
- L’écouter,
- Lui préparer quelques petits plats pour lui éviter de cuisiner,
- Surveiller bébé pendant qu’elle se repose,
- Faire les courses à sa place,
- Lui offrir une séance de sophrologie,
- …
Les premiers mois après la naissance sont intenses, mais ils ne définissent pas l’expérience maternelle sur le long terme. Chaque jour apporte son lot de découvertes, d’ajustements et de victoires. En prenant soin de vous, en acceptant vos émotions et en s’entourant des bonnes personnes, vous trouverez peu à peu votre équilibre.
J’ai accompagné de nombreuses jeunes mamans en tant que sophrologue et hypnothérapeute (et auparavant comme sage-femme). La plupart ont traversé cette période mouvementée et toutes ont trouvé leur équilibre.
Et surtout, rappelez-vous : il n’y a pas de perfection en maternité, juste une infinie richesse dans l’amour que l’on donne. ❤️